Parmi les anti-inflammatoires par voie orale (à avaler), les premiers choix sont l'ibuprofène et le naproxène. Le diclofénac vient loin derrière, en raison de ses effets indésirables particulier.
Par voie cutanée aussi, le diclofénac devrait être oublié, en raison de ses graves inconvénients pour l'environnement.
Choisir un anti-inflammatoire par voie orale (à avaler)
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (c'est-à-dire non dérivés de la cortisone) ou anti-inflammatoires (pour faire court) sont des médicaments couramment employés pour lutter contre la douleur (par exemple maux de tête, douleurs des règles, douleurs rhumatismales) et dans de rares cas, contre la fièvre. En raison de leurs nombreux effets indésirables, ils ne devraient être utilisés que lorsque le paracétamol est contre-indiqué ou insuffisamment efficace. Il faut aussi les éviter en cas de contre-indication, notamment pendant la grossesse et en cas d'insuffisance rénale.
Aux doses recommandées, les anti-inflammatoires ont tous à peu près la même efficacité, quelle que soit leur motif d'utilisation. Logiquement, on choisit donc ceux qui provoquent le moins d'effets indésirables : l'ibuprofène et le naproxène. Il est recommandé d'utiliser la dose la plus faible efficace pendant la durée la plus courte possible, et d'éviter les traitements continus de longue durée.
Le diclofénac et l'acéclofénac par voie orale (à avaler) peuvent provoquer des infarctus du myocarde (crises cardiaques), des insuffisances cardiaques et des morts. Depuis plusieurs années, ils font partie des médicaments classés "à éviter" par la revue Prescrire.
Choisir un anti-inflammatoire en gel (à étaler sur la peau)
Les anti-inflammatoires en gel ont une activité surtout locale : là où on les applique. Ils peuvent être utiles pour traiter des troubles superficiels : tendinite du coude, inflammation des doigts, traumatismes articulaires bénins comme des entorses (foulures) de la cheville ou du poignet. Si leur effet est suffisant, cela évite la voie orale.
Cependant, une partie est absorbée en profondeur et circule dans tout le corps. Il faut donc éviter d'en utiliser de grandes quantités, surtout si la peau est enflammée (rouge et chaude), ce qui augmente l'absorption. Et même par voie locale (cutanée), les anti-inflammatoires sont contre-indiqués pendant toute la grossesse.
Parmi les anti-inflammatoires en gel (à étaler sur la peau), le kétoprofène provoque plus de réactions cutanés (eczémas, formation de bulles) que les autres, et il vaut mieux l'éviter. Il est également préférable d'éviter le diclofénac, mais pour des raisons d'environnement.
Le diclofénac a été accusé de provoquer des maladies à l'origine de leur disparition.
Les dangers environnementaux du diclofénac
Les premiers signaux de ces risques sont venus d'Asie. Le diclofénac utilisé pour traiter les bovins s'est retrouvé dans leurs cadavres où il a intoxiqué les vautours, conduisant à leur quasi-extinction. Les vautours ont laissé la place aux chiens errants, qui se sont multipliés et sont maintenant à l'origine d'une épidémie de rage humaine. Un problème similaire (mais moins documenté) se dessine en Afrique.
En Europe, après l'interdiction du diclofénac en Asie, le médicament a été autorisé notamment en Espagne, et les premières intoxications mortelles de vautour ont été observées dans les Pyrénées.
Le diclofénac a aussi été mis en cause dans le déclin de certains poissons (des truites) en Suisse, où elle semble causée par une atteinte rénale et/ou une diminution de leur fertilité. Il est vrai que les médicaments sont mal éliminés par le traitement des eaux usées.
Des vautours ? Des truites ? Vous vous dites peut-être : quelle importance ! Pourtant ces animaux jouent un rôle très important dans la chaine écologique. Un rôle qui a des conséquences pour les humains.
En pratique
La région de Stockhom (Suède) publie des listes de médicaments recommandées. Le diclofénac n'en fait pas partie, en raison de ses effets indésirables chez l'Homme et de ses risques pour l'environnement. N'utilisons ni le diclofénac sous forme orale (à avaler) ni sous forme locale (en gel cutané).
Et souhaitons qu'il cesse d'être commercialisé, que ce soit en médecine humaine ou en médecine vétérinaire.
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Lire aussi :
- Un anti-inflammatoire provoque une épidémie de rage
- Paracétamol, à bien utiliser pour plus de sécurité
- Éviter les anti-inflammatoires en cas d'infection
- Choisir un anti-inflammatoire
Sources :
- Prescrire rédaction "Diclofénac : nocif aussi pour l'environnement" Prescrire 2023 ; 43 (476) : 459, "AINS" In Interactions médicamenteuses, janvier 2023, “Pour mieux soigner, des médicaments à écarter : bilan 2023” Prescrire 2022 ; 42 (470) : 936-948, "Pollution mondiale des cours d'eau par les médicaments" Prescrire 2022 ; 42 (469) : 867, "Traumatismes musculosquelettiques et AINS local" Prescrire 2021 ; 41 (455) : 687, "Résidus de médicaments dans les eaux : une pollution diffuse et complexe" Prescrire 2019 ; 39 (432) : 779-781, "Médicaments dans l'eau : épuration incomplète par les stations d'épuration" Prescrire 2012 ; 32 (350) : 936-938, et “La pollution des eaux par les médicaments” Prescrire 2007 ; 27 (284) : 460-464 .
- "Diclofénac", 6 pages, mis à jour le 25 février 2023 et "Extinction des vautours en Inde", 6 pages, mis à jour le 22 avril 2023, Wikipedia, l'encyclopédie libre.
- Saiak "Des scientifiques européens appellent à l’interdiction définitive du diclofénac® vétérinaire"
- Janus Region Stockholm “Diclofenac”. Site janusinfo.se consulté le 12 juin 2023 : 3 pages . (le site est en suédois, mais une recherche avec le mot "diclofenac" conduit à des pages en langue anglaise)
Crédit photos :
- IMG 01 : "diclofenac-2012_0106_180427" par Master of bad composition sur Flickr, recadré, modifié
- IMG 02 : "Beswick Trout" par Julie from Wexford sur Flikr, recadré