Éviter les anti-inflammatoires en cas d'infection !

Par le 29 avril 2023, actualisé le 29 Avr 23.

L'agence française du médicament nous rappelle que les anti-inflammatoires peuvent être à l'origine de complications infectieuses parfois mortelles, touchant des adultes comme des enfants.
Pour lutter contre la fièvre ou la douleur, il est important de préférer le paracétamol, qui fait courir beaucoup moins de risques.

Les anti-inflammatoires peuvent provoquer des infections graves

Une enquête de pharmacovigilance menée en France en 2019 a montré que les anti-inflammatoires peuvent être à l'origine d'infections sévères (a). Ces infections peuvent entraîner des hospitalisations, des séquelles, et sont parfois mortelles.
Elles sont souvent dues au streptocoque ou au pneumocoque et surviennent après de très courtes durées de traitement (2 à 3 jours), même lorsqu'un antibiotique est pris en même temps que l'anti-inflammatoire.
Les infections graves compliquant la prise d'anti-inflammatoires peuvent toucher la peau et les tissus sous-cutanés, le système respiratoire (pneumonies, abcès du poumon, pleurésies), le cerveau (abcès), la gorge et le cou (cellulites), ou se généraliser (septicémie).

Ne pas prendre inutilement des anti-inflammatoires

Dans certaines infections, prendre des anti-inflammatoires diminue les signes d'alerte comme la fièvre et la douleur, ce qui retarde la prise en charge de la maladie et augmente le risque de complication. C'est par exemple le cas pour la varicelle et la pneumonie.

Au cours de cette enquête, les anti-inflammatoires à l'origine des consultations infectieuses graves avaient été pris sur prescription médicale ou en auto-médication pour lutter contre la fièvre, ou parfois des inflammations bénignes de la peau (réaction locale, piqûre d'insecte), des troubles respiratoires (toux, infection pulmonaire) ou ORL (mal de gorge, angine, otite).

En réalité, dans beaucoup de ces circonstances, il aurait été possible de ne prendre aucun médicament, ou de prendre du paracétamol, qui fait courir beaucoup moins de risques.

Quelques règles de prudence indispensables

  • Ne pas donner inutilement de médicament contre la fièvre aux enfants. Commencer par les laisser légèrement habillés, dans une pièce fraiche et aérée (vers 18°C à 20°C). Proposez lui régulièrement de l'eau fraîche, même s'il n'en demande pas. Ne donnez aucun médicament si la fièvre ne dépasse pas 38,5°C.
  • En cas de besoin, préférer le paracétamol pour lutter contre la douleur ou la fièvre, notamment en cas d'infection courante comme une angine, une rhinopharyngite, une otite, une toux, une infection pulmonaire, une infection dentaire, une lésion de la peau ou la varicelle.
  • Si vous utilisez un anti-inflammatoire, choisir de préférence l'ibuprofène ou le naproxène. Utiliser la dose la plus faible efficace pendant la durée la plus courte possible (3 jours en cas de fièvre, 5 jours en cas de douleurs). Ne jamais utiliser deux anti-inflammatoires en même temps.
  • Se rappeler que les anti-inflammatoires sont contre-indiqués pendant la grossesse.

a- Voici une liste de médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens (c'est-à-dire non dérivés de la cortisone). Ils sont indiqués par ordre alphabétique avec le nom que leur donne l'Organisation mondiale de la santé : leur Dénomination commune internationale (DCI). Vous pouvez retrouver ce nom dans le rectangle intitulé "Composition" sur la boite ou sur la notice du médicament.
Acéclofénac, acide acétylsalicylique, acide méfénamique, acide niflumique, acide tiaprofénique, alminoprofène, aspirine, benzydamine, célécoxib, dexkétoprofène, diclofénac, étodolac, étofénamate, étoricoxib, fénoprofène, floctafénine, flurbiprofène, ibuprofène, indométacine, kétoprofène, méloxicam, morniflumate, nabumétone, naproxène, nimésulide, parécoxib, phénylbutazone, piroxicam, rofécoxib, sulindac, ténoxicam.

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Lire aussi :
- Paracétamol : à bien utiliser pour plus de sécurité
- Mal de gorge et angine : les médicaments à éviter
- Choisir un anti-inflammatoire
- Le véritable nom des médicaments

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Sources :
- Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) "Anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et complications infectieuses graves" publié le 18 avril 2019, mis à jour le 20 mai 2020 et le 28 avril 2023.
- Prescrire Rédaction "Douleur ou fièvre chez les enfants : préférer le paracétamol" Fiche info patient, mars 2023 et "AINS" Interactions médicamenteuses, Janvier 2023 - Application Prescrire.

Crédit photo :
- "Islande, aurore boréale" par Christophe Pinard sur Flickr

Rédigé par sans lien d'intérêt, notamment avec les firmes pharmaceutiques, leurs officines de communication, l'assurance maladie et les compagnies d'assurance ou mutuelles.

CITER: Jean Doubovetzky "Éviter les anti-inflammatoires en cas d'infection !" ; 29 Avr 2023 ; site internet Anti Dr Knock (https://anti-knock.fr/blog-actualites/eviter-les-anti-inflammatoires-en-cas-dinfection/)
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