Combattre les obstacles à l'interruption volontaire de grossesse (IVG)

Par le 12 août 2023, actualisé le 13 Août 23.

Les femmes souhaitant bénéficier d'une interruption volontaire de grossesse (IVG) continuent de rencontrer divers obstacles. Un récent mémoire de fin d'études de sage-femme les a étudiés dans le département du Tarn. Ses conclusions s'appliquent probablement à l'ensemble de la France.

Une méthode d'étude simple

Pour étudier les difficultés d'accès à l'IVG, l'autrice a élaboré un questionnaire qui a été proposé à toutes les femmes ayant bénéficié d'une IVG dans le Tarn sur une période de 4 mois.
65 questionnaires ont été dépouillés, représentant les réponses de 20% des femmes ayant bénéficié d'une IVG pendant cette période (une sur 5). Leurs réponses sont un bon reflet de la réalité.

L'ignorance des professionnels de santé

Beaucoup de femmes pensent que puisque l'IVG médicamenteuse à domicile est possible et autorisée, tous les généralistes la réalisent. Mais non : tous les médecins et sages-femmes ne réalisent pas des IVG. Dans le Tarn, en plus du Planning familial et des services hospitaliers, un seul cabinet de médecine générale et 8 cabinets de sages-femmes réalisent des IVG médicamenteuses à domicile.
Beaucoup de médecins et de sages-femmes ne savent pas qui réalise des IVG médicamenteuses près de chez eux, et quels sont les examens à prescrire pour gagner du temps. Tout cela retarde les femmes et ajoute à leur angoisse.

La difficulté d'obtenir une échographie

Beaucoup de professionnels de santé (et de femmes) pensent qu'il faut faire une prise de sang (ce qui est vrai) et une échographie. En réalité, l'échographie n'est pas obligatoire, même si elle est recommandée. Certains praticiens ne l'exigent pas pour pratiquer l'IVG. Il faut aussi savoir qu'un grand nombre de sages-femmes et médecins qui pratiquent les IVG font eux-mêmes l'échographie. Le site Reivoc permet de savoir quels professionnels de santé font des échographies.

Le parcours pour obtenir une IVG ressemble souvent à un labyrinthe.
Il est urgent que chacun(e) ait accès à des informations complètes et précises,
indiquant notamment qui pratique les IVG, y compris en période de congés.

Les pièges d'internet

Beaucoup d'informations se trouvent sur internet. Il faut cependant ne pas se tromper de site ! Certains sites prétendent donner des informations sur l'IVG et sont en réalité des sites anti-IVG. Pourtant, ils apparaissent parfois en 1ère ou en 2e position sur les moteurs de recherche. Les informations qu'ils donnent sont tendancieuses. Ils évitent de leur donner les informations utiles et utilisent la peur de la douleur ou l'angoisse des femmes pour tenter de les dissuader. Certaines femmes qui les ont contacté ont même subi une forme de harcèlement par téléphone pour les pousser à ne pas faire d'IVG.
Heureusement, d'autres sites informent de manière neutre et indiquent quels sont les professionnels et services accessibles, notamment pendant les périodes de congés où la situation est parfois tendue. C'est notamment le cas de Reivoc.

Téléconsultation

Depuis 2022, les professionnels de santé sont autorisés à prescrire une IVG médicamenteuse par téléconsultation lorsque c'est nécessaire. Ce qui est notamment le cas des femmes qui se trouvent dans un "désert médical IVG".

À retenir

  • Tous les médecins et sages-femmes ne pratiquent pas les IVG médicamenteuses à domicile.
  • Il faut faire faire une prise de sang avec un "dosage quantitatif des bêta-HCG".
  • Certains praticiens demandent un groupe sanguin mais en 2023, pour une IVG médicamenteuse à domicile, ce n'est plus indispensable.
  • Une échographie est souhaitable (mais pas obligatoire). Elle peut parfois être réalisée par le professionnel de santé qui fait l'IVG, sans perte de temps.
  • Les femmes peuvent bénéficier d'une IVG médicamenteuse par téléconsultation lorsque c'est nécessaire.
  • Pour des renseignements précis, allez sur le site Reivoc.

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Les femmes trouveront ci-dessous une brochure avec une information à jour sur l'IVG en général, et plus particulièrement sur les professionnels de santé à consulter dans le Tarn. Vous pouvez la lire en ligne et la télécharger. Avec l'aimable autorisation de son autrice, Madame Laurie FABRE, sage-femme.
Les professionnels de santé trouveront aussi une fiche résumant ce qu'il faut dire et ce qu'il faut faire lorsqu'une femme vient vous demander une IVG et que vous ne pratiquez pas vous-même les IVG. Avec l'aimable autorisation de l'association Reivoc.

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Lire aussi :
- "Contraception d'urgence pour (presque) toutes"
- "Extension des délais pour les IVG"
- "IVG médicamenteuses à domicile : jusqu'à 7 semaines"

Source :
- FABRE L "Évaluation des difficultés d’accès rencontrées par les femmes souhaitant entrer dans un parcours d’Interruption Volontaire de Grossesse (IVG) dans le Tarn. / Evaluation of the difficulties of access encountered by women wishing to achieve an abortion in the Tarn" [Mémoire de fin d'études de sage-femme]. Toulouse (FR) : Université Toulouse III (Paul Sabatier) ; 2023 : 92 pages
(copie pdf sur demande : utiliser le lien "Contact" en haut à droite de la page)

Crédits photo :
- Image 01 :
Collage d'images du site Reivoc (recadrées) avec l'aimable autorisation de l'association Reivoc
- Image 02 : "Labyrinth" par Udri sur Flickr (recadré)

Rédigé par sans lien d'intérêt, notamment avec les firmes pharmaceutiques, leurs officines de communication, l'assurance maladie et les compagnies d'assurance ou mutuelles.

CITER: Jean Doubovetzky "Combattre les obstacles à l'interruption volontaire de grossesse (IVG)" ; 12 Août 2023 ; site internet Anti Dr Knock (https://anti-knock.fr/blog-societe/combattre-les-obstacles-a-linterruption-volontaire-de-grossesse-ivg/)
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